mercredi 5 décembre 2007

Le beau des autres

Un mercredi pluvieux, à trois semaines de Noël. Même embottées-caoutchoutées, nous ne pouvons envisager de sortie ailleurs qu'en lieu couvert. Nous jetons notre dévolu sur "Tito, articles de fête" dans l'espoir d'y trouver de quoi agrémenter notre logis pour la-dite fête.
Premier constat : nous ne sommes pas les seules à avoir opté pour cette solution de repli.
Deuxième constat : j'avais oublié à quel point ce magasin parvenait à joindre le laid à l'inutile.
Mais qu'à cela ne tienne, nous nous frayons un chemin jusqu'aux rayons tant convoités, à l'affût d'un trésor à ramener en notre demeure...
Rayon numéro un : articles de couleur noire. Vade retro satanas, Halloween, c'était il y a deux mois.
Rayon numéro deux : guirlandes bleu électrique et boules assorties. Avec, en prime, du violet tape-à-l'oeil, tout aussi électrique. Carnaval, c'est pour bientôt ?
Nous élisons notre domicile provisoire dans le rayon numéro trois : tout y est vert, rouge, doré, argenté ou naturel. Quitte à célébrer une fête traditionnelle, j'aime autant jouer la tradition...
Mes filles se sont jusque là montrées très coopérantes, acceptant de traverser en toute hâte les deux premiers rayons. Du coup, elles se rattrapent en me sortant tout ce qu'il y a de plus kitch dans un rayon de 0 à 1,50m du sol, avec un tel enthousiasme que j'en suis presque désarmée. On finit par jeter nos dévolus respectifs sur trois babioles. Et nous voilà parties vers la caisse.
Une mauvaise surprise nous y attend : une longue file d'attente qui nous oblige à pénétrer dans un rayon... dans lequel je n'avais pas envisagé de promener ma progéniture. Nous sommes dans les entrailles même du temple du mauvais goût, ou plutôt dans ses parties génitales car nous voilà cernées de pénis, vagins, seins et fesses en tous genres, déclinés en porte-clés, tasses, coussins, matraques, etc.
Ah, que j'aimerais avoir des enfants disciplinés qui restent aux côtés de leur mère pendant cette attente qui me semble soudain interminable. J'ai failli dans mon éducation et je vois mes petits anges virevolter dans le rayon, saisissant quelques objets aux formes évocatrices et revenant vers moi pour me demander, le plus innocemment du monde, "C'est quoi, M'man ?"
La queue s'allonge (le rayon s'y prête) et je n'entends plus trop mes filles. De temps en temps, je tourne la tête pour m'assurer qu'elles ne sont pas parties explorer plus amplement le magasin. Mais non, elles sont là toutes les deux, à jouer avec d'énormes nichons-coussins. Je ne peux réprimer un sourire en pensant que même ça, elles ne peuvent pas savoir ce que c'est, vu l'équipement de leur mère.
On finit par payer. Par sortir. Et par se faire rincer (et oui, il pleut toujours, et n'en déplaise à certains bretons, la pluie ça mouille, même les enfants les plus innocents). Au fond de moi, je souris déjà de cette sortie.

Aucun commentaire: