samedi 29 décembre 2007

Dans quel état j'erre ?


Le compte à rebours est lancé... Encore sept heures avant de retrouver mes loupiotes.
Plus les heures passent, plus elles sont longues.

jeudi 27 décembre 2007

Nouveaux voisins

Il faut que je vous parle de mes nouveaux voisins.

(Et là, ceux qui me connaisent depuis longtemps vont se dire "Encooooooore !"... Et ceux qui ne me connaissent pas depuis longtemps vont se demander pourquoi les précédents se disent "Encore"... Que je vous explique brièvement : il y a un peu plus de deux ans, j'avais tenu, quelques mois durant, un journal, à peu près en ces mêmes lieux. A cette époque où je me croyais bloggeuse sentimentale - aujourd'hui, je ne fais plus de sentiments - j'avais déjà rédigé un pamphlet contre mes nouveaux voisins. Mais là, ce sont de nouveaux, nouveaux voisins. Fin de la parenthèse.)

Désespéré par des locataires toujours plus exigeants et mauvais-payeurs, le propriétaire de l'appartement du dessous avait mis son bien en vente, pour la coquette somme de 110 000 euros, en tout début d'année. Mais s'il est vrai que certains vins, comme certains hommes, s'améliorent en vieillissant, il n'en va pas de même pour l'immobilier. Et notre gourmand vendeur avait peine à refourguer un soixante-dix-mètres-carrés qui avait pris quelques rides en trente ans sans jamais être lifté. Bref, pour mon plus grand bonheur, les mois ont passé sans que quiconque soit intéressé par le côté old-fashion du-dit bien (salle de bain d'origine avec baignoire en sabot, cuisine non-équipée, sanitaires bouchés, plomberie passoirée, j'en passe et des meilleures). Mais tout ceci n'est que visuel, me direz-vous. Certes. Laissez-moi donc vous conter la dimension sonore...

Ici, soit tu es locataire, soit tu es sourd. Depuis que j'y habite, je connais les moindres faits et gestes de mes voisins du dessous (quand j'en ai) et de ceux d'à côté. Autant dire que la réciproque est vraie, et qu'ils ont du tous bénir ma fille à l'époque où elle me réveillait cinq fois par nuit... En somme, nous formons une grande famille, où chacun sait ce que l'autre regarde à la télé, raconte au téléphone ou reproche à son conjoint... Mes anciens voisins avaient trouvé une technique imparable pour ne plus entendre qui que ce soit : ils faisaient plus de bruit que tout le monde. Mais du coup, j'ai beaucoup appris sur eux.

Ainsi donc, j'ai longtemps pensé qu'il était d'autant plus difficile pour notre vendeur de trouver acquéreur que nous occupions l'étage du dessus, et qu'à chaque nouvelle visite, nous ne manquions pas de rappeler notre existence... Cela nous a préservé des nuisances sonores quelques temps. Seulement voilà : au mois d'août, notre migration saisonnière nous a conduites loin de nos terres, et l'appartement a été vendu, pendant notre absence. Quelle traitrise !

Quand, à notre retour, j'ai constaté que le panneau "A vendre" avait disparu, j'ai su que les vacances étaient définitivement terminées. Heureusement pour nous, les notaires ne devaient pas être très prompts à la signature de l'acte, et nous avons pu nous délecter de quelques semaines supplémentaires de tranquillité. Mais début novembre, le vent a tourné. Adieu les petits week-ends pépères et les grasses-matinées du dimanche matin. Adieu les soirées au calme ou devant la télé. Car ils n'ont pas enménagé tout de suite, non non... ils ont fait des travaux ! Et là, c'est titanesque : ils ont cassé les toilettes, la salle de bains, la cuisine, tous les murs... et ils refont tout. Depuis le premier novembre, ils ont travaillé comme des acharnés, tous les week-ends, tous les soirs, tous les jours du matin au soir lorsqu'ils sont en vacances. Ca perce, ça ponce, ça cloue, ça visse, ça crisse, ça tremble, ça hurle... et ça me hérisse les cheveux sur la tête.

Je suis d'autant plus amère qu'avec ma chance, ils auront juste fini que ce sera mon tour de partir...

mardi 25 décembre 2007

La mécanique du coeur


Journée pluvieuse, donc. Journée de Noël et pas moyen d'aller étrenner mon cadeau dehors. Je suis déçue, frustrée, énervée. Les sujets d'intérieur ne devraient pas manquer, pourtant. Seulement voilà, je suis partie du mauvais pied, ou plutôt, du mauvais oeil, et rien ne m'inspire. Alors je tourne le dos au bel Eos pour m'en retourner auprès de mon premier amour, celui qui dure depuis plus de vingt ans - quand enfin je me décide à marier les deux... La journée finit mieux qu'elle n'a commencé.




Mauvaise pioche

Dans la famille Padbol, je voudrais... la mère !
Cela faisait plus de trois semaines que le soleil nous honorait de ses rayons et que le givre donnait une nouvelle vie aux arbres dépourvus de feuilles. Trois semaines qu'un paysage magnifique s'offrait à mes yeux, toujours plus froid, toujours plus sec, toujours plus beau. Trois semaines que je traînais mon vieil appareil, rêvant de lui être enfin infidèle et d'aller caler mes mains contre un autre.
Seulement voilà : aujourd'hui, le ciel est gris - très gris. Il pleut. Et il ne fait même pas froid. Foutu Noël.

lundi 24 décembre 2007

L'ombre de Noël





Le divin enfant est arrivé




Revêtu pour l'occasion d'un costume rouge et jaune, le Père Noël a sonné à ma porte vers 13h aujourd'hui... Je l'attendais comme le messie depuis le début de la matinée, et m'étais appliquée à faire ménage et repassage dans un silence quasi religieux pour être sûre de ne pas rater le coup de sonnette tant espéré.
Cela dit, je ne suis pas là pour m'extasier devant le Père Noël, mais bien devant ce qu'il m'apporte. Alors, je l'encourage à poursuivre sa tournée et referme la porte derrière lui.

Il ne me reste plus qu'à affronter l'épreuve de l'emballage hermético-étanche. Avec les ongles ou avec les dents ? Comme par miracle, une paire de ciseaux traîne par là... ce sera parfait.

Dites-donc, Mademoiselle, n'est-il pas un petit peu tôt pour ouvrir ses cadeaux ?

Heu, hé bien... c'est-à-dire que... si, bien sûr, il est un peu tôt, mais bon... le temps de le sortir de son emballage... de le monter... de prendre connaissance du guide d'utilisation... Ca va peut-être me prendre jusqu'à ce soir !

Taratata ! Balivernes ! Tiens, voilà ce qui devrait gâcher un peu ton plaisir, petite impatiente...

Il ne devait pas faire chaud à l'arrière du camion. Et mon hôte, gelé, a du mal à s'habituer à la douceur de mon foyer. Une mince couche de condensation s'est formée tout autour de lui et je préfère lui laisser le temps de se remettre de ses émotions. On se regarde du coin de l'oeil, je n'y touche plus... Il me faudra patienter encore un moment.



(Un autre enfant... divin ! Chantons tous son avènement !)

samedi 22 décembre 2007

vendredi 21 décembre 2007

Une semaine

La fête, c'était avant.

L'effervescence, les sourires enjoués, les regards fascinés par les lumières, les couleurs, les décors, les heures passées à cuisiner, les concours de dessins, les bonnes odeurs de kougelhopf et de pain d'épices, les chants de Noël, les batailles amusées avec la grande qui disait "Petit Pinpin Noël" et ne voulait pas en démordre, les petits instants de bonheur que l'on n'aura volés à personne mais qui furent bien à nous, les châtaignes grillées, les tours de manège, toutes ces heures passées ensemble à rêver du Père Noël...

Demain, tout sera calme.

Il n'y aura plus de cris, plus de larmes, plus de Maman-tu-dors-? à quatre heures du matin, plus de cauchemar à occire, plus de loup à chasser, plus de draps à changer au milieu de la nuit, plus de sourires non plus, plus de câlins, plus de bisous, plus de rires ni de chants... Tout ce qui remplit ma vie va disparaître, l'espace d'une semaine - et comme à chaque fois, j'ai le sentiment qu'on m'ampute d'un bras, d'une jambe, d'un coeur...

Bien sûr, le Père Noël passera ici aussi, mais un peu plus tard. Tout comme il passera à 600 km à l'Est pour le plus grand bonheur de mes deux puces émerveillées. Tout comme il aura laissé quelques paquets à 500 km au Sud pour ces deux mêmes puces qui s'étonneront que Noël ne dure pas toute l'année après l'avoir fêté trois fois de suite, de trois manières différentes, en trois lieux différents.

Désormais, pour moi, la fête, ce sera après.

jeudi 20 décembre 2007

Ca (me) fait peur


A la veille des vacances de Toussaint, et parce que le sujet est inévitable en classe d'anglais, nous avions plongé sans le moindre ménagement nos élèves dans l'ambiance d'Halloween. Le concours de déguisement n'avait pas remporté le succès attendu, mais je ne m'étais pas pour autant démontée et comme une promesse faite est une promesse tenue, me voilà à dispenser mes huit heures de cours, le plus sérieusement du monde, dans cet accoutrement :

Autant dire que je ne me déguiserai pas en sapin de Noël demain. Encore que, j'ai bien les boules - c'est mon premier Noël sans mes filles.

Cher Père Noël,

Ces dernières années, nous n'avions pas vraiment le coeur à la fête et nos listes de cadeaux s'en étaient trouvées affectées... et réduites à une modestie déroutante. Aussi désirons-nous rattraper ce temps perdu.

Ma fille aînée n'est pas difficile : elle prendra tout ce qu'il y a dans le catalogue - poupées, peluches, jeux de société, de construction, d'imitation, de création, ordinateur, appareil photo (option à laquelle j'ai, par ailleurs, moi-même souscrit), boîte à bijoux "garnie", perles, ... Bref, on n'a que l'embarras du choix. Toutefois, il y a un cadeau auquel elle tient plus qu'à tout autre (le seul dont elle me parle sans discontinuer depuis plusieurs mois) : un déguisement de fée. Avec la baguette magique, bien entendu, les ailes (il ne faut surtout pas oublier les ailes), mais aussi la poudre magique pour voler "pour de vrai"... Et oui, elle regarde beaucoup Peter Pan et se prend pour Clochette.

Ma fille cadette, pour sa part, attend de voir les cadeaux de sa soeur pour pouvoir les lui voler. Ce qui fera hurler sa soeur - et l'amusera beaucoup. Plus sérieusement, ce qu'elle voudrait, elle, pour Noël, c'est un chat, un chien, et surtout, surtout... un crocodile. Oui, oui, c'est authentique : elle VEUT un crocodile pour Noël. Elle aussi regarde Peter Pan, mais d'un oeil différent. A cet égard, elle souhaite se charger elle-même de lui faire avaler le réveil - réveil qu'elle a déjà repéré dans la vitrine d'une bijouterie et que je me permets donc d'ajouter à cette liste.

Et avec ça ? - Ce sera tout, merci.

mardi 18 décembre 2007

Barbares barbarismes

(Exemple de lettre échouée dans mon casier)

Madame,

L'IPR d'anglais souhaiterait vous rencontrer lundi prochain en M3-M4 pour évoquer la mise en place du PEL au LP ainsi que la réforme du DNB (CCF en adéquation avec les exigences du CECR et du SCCC). Un changement d'EDT sera effectué (avec la VSP pour les 2BEP TIST et avec l'EPS pour les 1BP BMA).

Par ailleurs, vous avez RV au CAREL mercredi, dans ses locaux de l'IUFM. OJ : les TICE comme vecteur d'apprentissage des LV, l'utilisation du TBI, le B2I. Vos élèves seront pris en charge par le COP au CDI.

A noter : le CVS d'Océane a eu lieu le 7 décembre ; le CPE vous remettra une copie de son PAI.

Cordialement,
M. le Proviseur


Cession de rattrapage pour les incultes :-)

IPR = Inspecteur Pédagogique Régional (mon inspecteur, quoi)
M3-M4 = troisième et quatrième heures de la matinée
PEL = Plan Européen des Langues
LP = Lycée Professionnel
DNB = Diplôme National du Brevet (le Brevet, quoi !)
CCF = Contrôle en Cours de Formation
CECR = Cadre Européen Commun de Référence
SCCC = Socle Commun de Connaissances et de Compétences
EDT = Emploi Du Temps
VSP = Vie Sociale et Professionnelle
2BEP TIST = classe de seconde Brevet d'Etudes Professionnelles Technicien des Installations Sanitaires et Thermiques (aussi connus sous le nom de plombier)
EPS = Education Physique et Sportive
1BP BMA = première année de Baccalauréat Professionnel Bois et Matériaux Associés (futurs menuisiers)
RV = Rendez-Vous (ouf, au moins un truc que j'ai compris !)
CAREL = Centre Académique Régional d'Enseignement des Langues
IUFM = Institut Universitaire de Formation des Maîtres (plus connu sous sa forme siglique)
OJ = Ordre du Jour
TICE = Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Education (Internet, ordinateurs, et bien d'autres choses encore)
LV = Langues Vivantes
TBI = Tableau Blanc Interactif
B2I = Brevet Informatique et Internet
COP = Conseiller d'Orientation Psychologue
CDI = Centre de Documentation et d'Information
CSV = Conseil de Vie Scolaire
CPE = Conseiller Principal d'Education
PAI = Projet d'Accueil Individualisé

Vous comprenez maintenant pourquoi on a besoin de 5 ans pour devenir prof...


(Exemple de réponse que je suis tentée de faire)

Monsieur,

RV IPR : -
RV CAREL + OJ : -
CVS/PAI : -

(AMT/PV)
Dans le cadre du VAL, nous organisons une RI le lundi de la rentrée. Veuillez trouver en PJ la LAP ainsi que la copie des APV et des EF. Le BP ayant été validé lors du dernier CA, les actions VBF et PC se mettront en place dès la rentrée – les PFE débutant le 21/01.
RMSR
Mme DdM.

PS : LPF UMS SVP (GRC)


Pour la traduction, voir ci-dessous :


(A mon tour / Petite vengeance)

Dans le cadre du Voyage à Londres, nous organisons une Réunion d'Information le lundi de la rentrée. Veuillez trouver en Pièce Jointe la Lettre Aux Parents ainsi que la copie des Autorisations de Participation à un Voyage et des Engagements Financier. Le Budget Prévisionnel ayant été validé lors du dernier Conseil d'Administration, les actions Vente de Bulbes de Fleurs et Photos de Classe se mettront en place dès la rentrée - les Périodes de Formation en Entreprise débutant le 21 janvier.

Recevez Mes Salutations Respectueuses,
Mme DdM.


Post Scriptum : La Prochaine Fois, Utilisez Moins de Sigles S'il Vous Plait (j'ai Rien Compris).

dimanche 16 décembre 2007

Coup de foudre

Nous nous étions croisés quelques fois sur Internet, et il m'avait plu tout de suite. Il me semblait répondre à toutes mes attentes et plus encore, à tel point que je m'étais longtemps demandée si ce n'était pas une pure folie de le convoiter. A Noël dernier, j'avais presque franchi le pas. Mais je m'étais rétractée, repoussant mon grand saut de six mois - pour mon anniversaire. En juin, d'autres préoccupations avaient du changer le cours de mes pensées, et à nouveau, sans pour autant cesser de penser à lui, je me suis accordée six mois de plus, espérant pouvoir profiter d'une meilleure opportunité, d'un meilleur état d'esprit... comme si j'avais voulu attendre d'être certaine de pouvoir lui accorder toute l'attention qu'il mériterait.
Et puis voilà qu'il m'apparait, au hasard d'une promenade en ville, derrière la vitrine d'un magasin. Instantanément, je tombe sous le charme de ses airs nobles et délicats. Je lui trouve des proportions parfaites, des lignes rassurantes. Cette fois-ci, j'en suis sûre : je le veux, pour moi.
L'instant d'après, une jeune femme s'approche de lui. Mon coeur bat : serait-il déjà pris ? Sa main s'approche et j'ai l'impression qu'elle l'effleure. Mais non. Elle se retourne et part dans une autre direction. Je me dis qu'il faut que je me décide, vite, que d'autres le convoiteront aussi et n'hésiteront pas autant que moi avant de se déclarer. Mais dans le même temps, je m'inquiète : est-ce bien raisonable, serai-je à la hauteur, ai-je mérité un tel réconfort ? Comment réagira-t-il lorsqu'il comprendra que mes priorités ne changeront pas et que mes filles resteront au centre de ma vie ? Prendra-t-il ombrage de ne pas pouvoir se joindre à chacune de nos sorties ou, au contraire, de devoir me suivre en des lieux qu'il n'aura pas choisis ?
Une dernière fois, je pose mon regard sur lui. Je ne peux réprimer un sourire. Il sera mon plus beau cadeau de Noël - lui.

samedi 15 décembre 2007

Avant-goût festif

Promenade sur les rives de la Mayenne. Des étoiles multicolores plein les yeux (on est venues pour ça) mais de la fatigue plein les jambes (il est tard...). Bravant le froid, nous nous frayons un chemin parmi les badauds venus eux-aussi admirer les illuminations de la ville.
Les filles sont ravies et leurs regards étincelants sont mon premier cadeau de Noël... Un peu en avance, certes, mais c'est une juste compensation puisqu'elles iront passer Noël loin de moi.
Comme une cerise posée sur notre gâteau, le manège de chevaux de bois planté au milieu de la place. Je devance les supplications d'autant plus facilement que l'arrêt est programmé. Difficile d'accéder à la caisse prise d'assaut par des parents trop heureux de poser leur mouflet sur le manège avant de le prendre en photo sous tous ses angles. Des parents frustrés de ne pas pouvoir monter eux-mêmes dans le sous-marin du Capitaine Nemo ou l'antique camion de pompiers. Mes filles, elles, veulent des chevaux. Mais comme je n'ai que deux bras, je ne peux pas hisser les deux simultanément sur leur monture. Une fois la grande en selle, je m'apprête à aider la petite qui attendait sagement son tour. Mais la place est gardée par une mère prête à tout pour que sa fille l'occupe. Prête à tout, même à forcer sa fille d'y monter. Regard atterré en direction de la mère. Regard désolé en direction de ma fille, à qui je propose de monter à l'arrière du camion de pompier - ce qu'elle fait, sans mot dire (ni maudire).
Le manège se met en branle. Ma grande a du baptiser son cheval Pégase - elle plane. Ma petite, pourtant dos à la route, est aux anges. A côté, le cheval a fini par accueillir sa cavalière, qui gueule du début à la fin qu'elle voulait aller dans la tasse de thé et qu'elle veut descendre. Regard meurtrier en direction de sa mère.
Pour le deuxième tour, je m'organise mieux. J'ai à peine fait descendre la grande que je mets la petite en selle. Opération réussie, pour le plus grand bonheur de ma fille. Ma grande prend place dans le vaisseau du Capitaine, et semble plutôt bien s'y plaire (elle a découvert à une fête foraine l'été dernier l'usage du bouton qui-monte-et-qui-descend, parvient à l'utiliser et n'en a plus peur). Et à l'arrière du camion de pompier ? Un chiard, que sa mère colle de force sur la banquette, bien qu'il lutte pourtant, pour descendre ! Moi aussi, je descendrais bien. Mais il manque vingt centimètres de jambes à ma fille pour qu'elle puisse toucher les étriers, alors je vais le faire aussi, ce deuxième tour...
Notre escapade s'achève sur un pochon de châtaignes grillées... Hmmm ça fleure bon l'hiver et ça compense - un peu - ma frustration de ne pas avoir de cheminée chez moi. Pendant le trajet du retour, ma grande me dit "on a passé une journée merveilleuse". Oui. Moi aussi. Si vous saviez comme vous me rendez heureuse quand vous l'êtes...

mardi 11 décembre 2007

Draguer

"(Faire) traîner une drague, un chalut sur le fond, pour pêcher notamment des poissons plats et des coquillages." (définition du CNRTL)
En l'occurrence, le poisson plat, c'est moi. Ce qui me va plutôt bien.
Et si je devais être un coquillage, ce serait plutôt une huître, non pas pour la perle mais plutôt pour la fermeture hermétique.
Aux commandes de la drague, un surveillant. Pas le gardien de mes rêves, non non, seulement celui de mes élèves. Un marin d'eaux douces qui relève méthodiquement, chaque matin, chaque après-midi, le bulletin d'appel glissé devant la porte de ma salle, sur lequel je dois faire figurer, non moins méthodiquement, mon nom. Nom que j'ai la perfidie de faire précéder d'un "F." qui semble susciter quelque curiosité.
...
Posée sur une marche, l'huître profite d'un moment de calme pour se ressourcer. Et c'est précisément à cet instant que l'engin vient troubler mes fonds abyssaux. L'attaque est directe : "C'est pour quoi, alors, ce "F." ?"
Dans un autre contexte, j'aurais peut-être trouvé l'approche élégante. Mais là, l'effet de surprise doublé de celui d'inattendu me fait presque boire la tasse. Le temps que mon cerveau d'huître se remette en route et que je fasse le lien entre les mots prononcés et ma propre graphie, mon visage a du ressembler à celui d'une sole, ou d'une raie.
Des mots se bousculent dans ma bouche durant ce (long) intervalle... Dans l'ordre :
"heuuuu... on se connaît ?"
"c'est quoi un effe ?"
"un F ? où ça, un F ? Encore un sale môme qui a tagué des saloperies partout ?"
Et puis, une fois que le lien a été fait, l'envie me prend de répondre :
"F pour Fantômette"
Cependant - quelle platitude ! - je réponds mon prénom, comme si j'avais envie de mordre à l'hameçon.
...
Je n'aime pas me faire draguer lorsque je ne m'y attends pas. Mon esprit n'est pas suffisamment alerte pour rebondir. Cela dit, il est sans aucun doute préférable pour le pêcheur qui s'y risque de jeter ses filets lorsque la herse est abaissée : on ne s'invite pas dans mes eaux troubles sans y être convié - pour éviter une drague non sollicitée, je me transforme en murène...

dimanche 9 décembre 2007

Un long dimanche de solitude

Je crois savoir maintenant pourquoi j'aime si peu sortir. Il me semble que plus je croise de monde, plus ce monde me renvoie l'image de mon état de solitude.
Je ne sais pas comment j'ai organisé ma vie sentimentale et ma vie sociale pour en arriver là, mais il y a beaucoup de vide autour de moi, et j'ai parfois l'impression étrange que ce vide m'aspire, m'attire à lui, cherche à me tirer vers le bas, toujours plus bas...
Depuis plus de deux ans que mes filles quittent mon navire un week-end sur deux pour amarrer chez leur père, je souffre de ce même mal qui me ronge quand leur absence me pèse. Cela n'a pourtant plus rien à voir avec l'époque où j'errais, hagarde, de leur départ à leur retour, comme si le temps suspendait son vol, juste là, au-dessus de moi, et que tout restait en suspens pendant les 32 heures où on les éloignait de moi. J'en retenais mon souffle et mes pas, j'étais comme paralysée par l'absence, comme si une mort temporaire me figeait le corps et l'esprit. Et quand l'heure de leur retour approchait, la vie revenait peu à peu dans mes yeux, je sentais mon coeur rebattre, mes joues se réchauffer et, en ébullition quelques minutes, je remettais tout en place, m'activais au ménage, repassage, rangement... pour revenir sur pause la dernière demi-heure, la plus longue, celle où, le front collé au carreau de la cuisine, mon regard se perdait dans leur absence et l'attente de leur retour. Agonisante. Jusqu'à ce qu'elles arrivent et que ma Terre se remette à tourner.
En deux ans, j'ai appris peu à peu à respirer doucement, à faire de ces week-ends des moments de repos et non plus de mort éphémère, à mettre un pied dehors, puis les deux, à me promener la tête haute dans les rues de cette ville, cachée dans une armure qui entaille ma chair sans que quiconque s'en aperçoive. Mais de retour chez moi, je pose mes bottes et mon armure, et toute cette solitude pénètre dans mes plaies ouvertes.
Ma solitude et moi, nous sommes comme deux soeurs, parfois amies parfois rivales. Il y a les jours où je l'invite joyeusement à se joindre à moi, et il y a les jours où je préfèrerais la savoir loin d'ici. Lorsqu'elle s'installe sans y être invitée, elle égrenne les secondes d'une lenteur maladive... et je la déteste.

mercredi 5 décembre 2007

Le beau des autres

Un mercredi pluvieux, à trois semaines de Noël. Même embottées-caoutchoutées, nous ne pouvons envisager de sortie ailleurs qu'en lieu couvert. Nous jetons notre dévolu sur "Tito, articles de fête" dans l'espoir d'y trouver de quoi agrémenter notre logis pour la-dite fête.
Premier constat : nous ne sommes pas les seules à avoir opté pour cette solution de repli.
Deuxième constat : j'avais oublié à quel point ce magasin parvenait à joindre le laid à l'inutile.
Mais qu'à cela ne tienne, nous nous frayons un chemin jusqu'aux rayons tant convoités, à l'affût d'un trésor à ramener en notre demeure...
Rayon numéro un : articles de couleur noire. Vade retro satanas, Halloween, c'était il y a deux mois.
Rayon numéro deux : guirlandes bleu électrique et boules assorties. Avec, en prime, du violet tape-à-l'oeil, tout aussi électrique. Carnaval, c'est pour bientôt ?
Nous élisons notre domicile provisoire dans le rayon numéro trois : tout y est vert, rouge, doré, argenté ou naturel. Quitte à célébrer une fête traditionnelle, j'aime autant jouer la tradition...
Mes filles se sont jusque là montrées très coopérantes, acceptant de traverser en toute hâte les deux premiers rayons. Du coup, elles se rattrapent en me sortant tout ce qu'il y a de plus kitch dans un rayon de 0 à 1,50m du sol, avec un tel enthousiasme que j'en suis presque désarmée. On finit par jeter nos dévolus respectifs sur trois babioles. Et nous voilà parties vers la caisse.
Une mauvaise surprise nous y attend : une longue file d'attente qui nous oblige à pénétrer dans un rayon... dans lequel je n'avais pas envisagé de promener ma progéniture. Nous sommes dans les entrailles même du temple du mauvais goût, ou plutôt dans ses parties génitales car nous voilà cernées de pénis, vagins, seins et fesses en tous genres, déclinés en porte-clés, tasses, coussins, matraques, etc.
Ah, que j'aimerais avoir des enfants disciplinés qui restent aux côtés de leur mère pendant cette attente qui me semble soudain interminable. J'ai failli dans mon éducation et je vois mes petits anges virevolter dans le rayon, saisissant quelques objets aux formes évocatrices et revenant vers moi pour me demander, le plus innocemment du monde, "C'est quoi, M'man ?"
La queue s'allonge (le rayon s'y prête) et je n'entends plus trop mes filles. De temps en temps, je tourne la tête pour m'assurer qu'elles ne sont pas parties explorer plus amplement le magasin. Mais non, elles sont là toutes les deux, à jouer avec d'énormes nichons-coussins. Je ne peux réprimer un sourire en pensant que même ça, elles ne peuvent pas savoir ce que c'est, vu l'équipement de leur mère.
On finit par payer. Par sortir. Et par se faire rincer (et oui, il pleut toujours, et n'en déplaise à certains bretons, la pluie ça mouille, même les enfants les plus innocents). Au fond de moi, je souris déjà de cette sortie.

samedi 1 décembre 2007

I'm singing in the rain...

Je me souviens avoir entendu, il y a quelques années de ça, Olivier de Kersauson répondre à un journaliste, du ton le plus aimable qu'on lui connaisse, "la pluie, ça ne mouille que les cons".

Et bien, je dois être une sacrée conne, parce que j'ai parcouru moins de vingt mètres sous la pluie pour rejoindre ma voiture, au pas de course de surcroît, et je dégoulinais comme jamais. On m'aurait crue sortie de dessous ma douche. Sauf que j'étais tout habillée. Et que je sortais d'un magasin.

Mais Monsieur de Kersauson n'avait pas tort : si j'avais été moins sotte, je me serais armée d'un parapluie. Ou d'une capuche. Pour abriter le petit pois que j'ai dans la tête !

La présentation non-exhaustive de ma vie, mon oeuvre

Petite biographie visant à épargner la lecture longue et fastidieuse des différents textes et commentaires de ce blog au visiteur de passage mais désireux de savoir à qui il a affaire.

juin 1979 : naissance de l'auteur

décembre 2007 : ouverture officielle de ce blog

Entre les deux ?

Bah, pas grand chose, si ce n'est un boulot*, un mariage, un divorce, deux filles*, 5 6 déménagements (un sixième septième dans moins d'un an) ET après ouverture du blog, un appareil photo joli bijou pour une amatrice comme moi, à savoir un bel EOS 400D, augmenté d'un 50mm fixe et bientôt d'un 17-70 en remplacement du 18-55 d'origine...

Depuis aussi, une rencontre bloguesque bouleversante, tant sur le plan photographique que personnel !

Avec tout ça, vous ne pouvez plus dire que vous ne me connaissez pas.

*le boulot et les enfants font l'objet de nombreux billets...


***

Mise à jour de ce billet le 24 septembre 2008 9 février 2009... en attendant de pouvoir le récrire complètement :)