mercredi 14 mai 2008

Déménagement, Acte II : tout s'apprend, en deux temps trois mouvements (mais surtout en deux temps)

Heureusement que Dame Nature a été clémente avec moi en me dotant d'une chevelure châtain claire, car si j'avais été blonde, nul ne sait ce qui aurait pu se passer…

J'étais très fière d'être arrivée à bout du branchement de mon lave-linge, après de longs efforts de contorsion. Remarquez que les robinets d'arrivée d'eau sont toujours très bien cachés derrière les tiroirs les plus étroits du meuble de salle de bain. Et que lorsque vous avez ma chance, la longueur du tuyau, compte tenu de la distance à parcourir, est à peine suffisante pour aller de la machine au robinet. Et que vous choisissez la journée la plus chaude de l'année pour vous livrer à ce genre d'activité… Enfin bref, le tuyau vissé, l'évacuation d'eau raccordée, la machine branchée et calée au millimètre pour ne pas risquer d'arracher toute la plomberie, je pousse un soupir de soulagement que même mes voisins du troisième ont du entendre. C'est à ce moment que je me souviens que j'avais soigneusement placé au dos de la machine les quatre grosses vis destinées à bloquer le tambour pendant le déménagement. Le "oh non" qui a suivi, je pense que mes anciens voisins de l'immeuble d'en face ont du l'entendre…

Il y a eu des événements plus minimes tout de même. Comme le bouchon de la baignoire - en sabot, soit dit en passant, et en émail tellement usé que ce n'est plus de l'émail, c'est tout granuleux et si tu frottes trop fort avec une éponge, ça t'abîme l'éponge sans t'enlever les taches. Le bouchon avait du subir les mêmes ravages du temps (et devait dater de la même époque : celle d'origine) : son caractère poreux en cours d'effritement donnait à l'eau une couleur noire, à laquelle se serait joint le orange de la rouille de la chaînette si j'avais laissé monter le niveau d'eau. Bref, un changement s'imposait si je voulais laisser barboter mes filles sans qu'elles changent à leur tour de couleur. Parce que je ne suis pas blonde, quand même, j'avais pris soin de mesurer l'ancien bouchon avant de me rendre dans mon magasin de bricolage préféré. Mais parce que je suis châtain clair sans doute, je n'avais pas mesuré le bon côté du bouchon et il manquait sept millimètres de diamètre…

Le plus gros morceau de bravoure fut la gazinière. Là, au risque de heurter vos délicats neurones et vos âmes sensibles, j'en ai chié.
D'abord parce qu'il a fallu changer le tuyau de gaz, trop court (pas de bol, ici, toutes les arrivées d'eau, de gaz, etc. sont sensiblement éloignées des appareils ménagers qu'on y raccorde). Même avec deux mètres de tuyau, pas un millimètre de jeu. Sans compter que celui qui a conçu la cuisine aménagée dont j'ai hérité devait être un sacré sadique. Non seulement il ne pouvait pas mettre le robinet de gaz plus loin, mais en plus il ne pouvait pas le rendre plus difficile d'accès, coincé entre le bac de l'évier et la paroi du placard. Mais j'ai vaincu. Ce qui m'a permis d'avoir le gaz… mais pas le four, qui est électrique, lui.
C'est donc là qu'arrive le "Ensuite". Ben ensuite, gros stress : pas de prise de cuisson visible à l'œil nu dans la cuisine. Fâcheux. Rien qui ne ressemble à ce que j'avais dans mon ancien appart. Et la désapprobation stricte du vendeur-du-rayon-électricité de mon magasin de bricolage préféré face à mon intention de brancher mon four comme mon grille-pain.
Ce n'est pas que je commençais à m'énerver, mais la patience venant à me manquer, j'ai démonté tout ce qui pouvait se démonter dans la partie basse de ma cuisine aménagée, pour finalement découvrir une prise aussi ancestrale que la baignoire, mais qui ferait l'affaire. Restait plus qu'à monter son coréllaire mâle au bout des fils de ma gazinière… Un vrai jeu d'enfant !
Me voilà donc repartie dans mon magasin de bricolage préféré. Une première fois. Pour constater que le 20 et le 32 ampères, ce n'est pas tout à fait la même taille et qu'il serait bon de vérifier ce dont j'ai besoin avant d'acheter quoi que ce soit. Une deuxième fois. Pour choisir entre la prise droite ou la coudée. Une troisième fois. Pour rapporter la coudée parce qu'elle ne passe pas sous la planche du fond du placard.
Le tout sans perdre une once de mon enthousiasme et/ou de mon courage.
C'est donc toute guillerette que je reviens avec ZE prise. Que j'essaye de glisser sous la planche. Et qu'elle veut pas passer, la sal…. Si j'avais eu le marteau à portée de main, je crois que j'aurais défoncé la planche ; mais recroquevillée dans mon placard, l'amplitude de mes mouvements était suffisamment limitée pour que je ne me risque à aucun mouvement de colère. J'imagine alors un subterfuge de folie pour tourner le cache dans l'autre sens et me permettre ainsi de faire passer la prise et les fils. Rassérénée, je ressors de mon placard et m'installe confortablement sur le plateau de la gazinière, armée de ma pince coupante, ma pince à dénuder et mon tournevis. Là, parce que je ne suis pas blonde, je pense bien à glisser le cache sur le fil AVANT de monter la prise (bah oui, parce qu'après, c'est foutu). Je suis trop fière de mon génie, et je monte ma prise avec un soin démesuré. Quand tout est fini (soit une bonne vingtaine de minutes plus tard, tout de même) je prends la mesure de ce que c'est que d'être châtain clair : comment fait-on pour passer un éléphant dans un trou de souris, ou, en l'occurrence, comment vais-je faire passer dans un trou de 2 cm une prise qui en fait 6 ? Autant dire qu'il m'a fallu tout redémonter et recommencer à moitié couchée dans mon placard.
Après tout ça, soit il fallait que ça marche, soit j'explosais toute la cuisine.
A priori, ça marche.

PS : mon cher opérateur téléphonique a fait tout ce qu'il fallait pour que je n'aie pas le téléphone chez moi... Alors je n'ose même pas imaginer quand je retrouverai Internet, et à quel prix !! En attendant, merci McDo...

15 commentaires:

Anonyme a dit…

un fil coupé à la bonne longueur est toujours trop court... Une tartine beurrée tombe toujours du coté beurré... Ben oui, y'a des jours comme ça.... Tu ne peux y echapper... Bon courage dans ton enménagement.

Anouschka a dit…

Quelle patience ! Je suis admirative devant tous ces efforts et devant ta manière de raconter cette journée :)

PS - T'as pas un voisin sympa, branché sur le oueb, qui te laisserait utiliser sa connection wifi pendant qqs jours ?

Anonyme a dit…

Désolée mais c'était très drôle à lire ! :)

R a dit…

Ddm - un vrai mec cette nana là !

BZH Matth a dit…

Et ben, tu n'as pas manqué de patience ni de courage ! Tes deux petites seront contentes que tout soit en place.
J'ai pas pu m'empêcher de sourire pour compatir, ton récit était très bien raconté, on s'y croyait.

Bon courage et le bonjour à Ronald (le Clown)

Anonyme a dit…

Ca m'a bien fait rire la suite de ton déménagement... Mais bon à vivre ça doit l'être beaucoup moins!
Tu sembles être sur la fin de tes galères en tout cas ;)

DdM a dit…

freDeric > y a des jours, oui... mais j'aimerais bien qu'il n'y en ait pas trop tout de même !

Anouschka > Fait le tour de mes voisins hier soir... Soit ils ne sont pas sympas, soit ils n'ont effectivement pas de connexion à partager... Les plus de 70 ans sont pardonnés, soit au moins la moitié de l'immeuble !

Kitsie > C'est pas gentil de rire du malheur des autres !! :-D

Romano > Dois-je comprendre que les mecs sont aussi des quiches en électricité ?

BZH Matth > Je lui transmets immédiatement, avant d'oublier et que la batterie ne lache :)

R a dit…

Ddm - Lol, ah non je ne crois pas. Je ne suis pas bien doué en électricité, mais j'ai réussi à brancher quelques trucs, non ?? lol
Soit indulgente, tu auras peut être besoin de moi une autre fois

BZH Matth a dit…

"Le fil rouge sur le bouton rouge, le fil blanc sur le bouton blanc..." nan? C'est plus dur que cela :-p?

Zygene a dit…

Hi hi hi super drôle tes mésaventures (dessolé)

À lire ton histoire ça ne me donne pas envies de déménager moi,
Pourtant c’était dans mes projets avant d’arriver sur ton blog:-(

L’histoire « d’éléphant dans un trou de souris » ça sa mes arrivé des centaines de fois (je suis châtain clair aussi ;-)

Tu écris superbement bien j’adore, j’espère qu’il y aura une suite ?

DdM a dit…

Morcheeba > J'ai bien peur que ce ne soit qu'un début. Un mauvais début, certes, mais qui annonce une longue suite de tuiles...

Romano > Faire un trou dans le mur pour fixer une étagère, ce n'est pas de l'électricité.

BZH Matth > Non, pas beaucoup plus : le fil vert et jaune sur la terre, les deux autres où tu veux/peux :-)

Fabrice > Mieux vaut en rire qu'en pleurer, n'est-ce pas ?!

R a dit…

Ddm - Bah voyons, changements de douilles, branchements de fils dans des dominos, c'est de l'électricité tout ça. :)
La pose d'étagères, c'est plus du domaine de la menuiserie.

DdM a dit…

Romano > Ouais, surtout que le coup des dominos, c'est moi qui t'ai appris.
Si tu as envie de faire l'étal de tous tes actes héroïques, fais-le sur ton blog, stp.

R a dit…

Ddm - Tu m'as appris beaucoup, je t'en remercie, te file et te laisse.
Tchao et bon courage pour ta suite !
(pour le coup des dominos, je n'ai pas attendu de déménager quelqu'un pour les utiliser... ;) )

DdM a dit…

Romano > Je ne t'ai pas attendu non plus pour savoir faire ce que tu as fait.